Chaque sou compte

Enfin du concret, enfin des réformes, ça vaut bien 135.000 euros, merci Laurent Wauquiez (et un peu aussi Christine Lagarde). Mais 1) vous êtes difficile à dessiner et 2) faut-il reprendre le cliché des auvergnats pingres, même quand on est soi-même auvergnat ?

À ceux qui disent que 135.000 euros c’est bien trop cher pour un logo, que les graphistes sont des bons à rien qui s’en mettent plein les poches, je défendrais nos élus en disant ceci : ce n’est pas pour le logo. C’est juste pour le nom. Le gouvernement a fait un appel d’offre officiel qui mettait en concurrence plusieurs agences de communication. Le thème était que le ministère du travail cherchait un nom pour son nouveau pôle emploi qui remplace l’ANPE et les ASSEDICS. Après des mois de réflexion, l’agence Nomen remporte la timbale en proposant le nom « Pôle emploi » tandis que les agences X et Y le manquent. L’un proposait d’appeler ça « guichet unique » et l’autre « organisme anciennement appelé ANPE et ASSEDICS ». Enfin j’imagine, je ne vois pas tellement ce qui pouvait être pire que « Pôle emploi ».

Alors me direz-vous, y’a pas de logo. Eh non. Cela fera l’objet  d’un appel d’offres ultérieur, exécuté d’ailleurs en catastrophe depuis qu’un article du Canard Enchaîné avait donné une estimation du coût du nom « Pôle emploi », provoquant d’ailleurs l’annonce officielle du baptème de cette institution. Un détail passionnant a été d’ores et déjà révélé : ce logo contiendra du bleu, du blanc et du rouge, qui sont les couleurs du drapeau national.
Celui de l’ANPE venait d’être refait pour 2,4 millions d’euros par Euro RSCG en 2003 (et il était accessoirement « emprunté » à la société italienne Reggiani) et celui des Assedics en 2006, mais sans doute en interne tellement il est laid.