Ce sera un peu comme si Kennedy (moi + Carla) rencontrait Martin Luther Mandela (Barack + Michelle).
Catégorie : conte de fées
Barack Obama est le Sarkozy américain
Ils sont très polis les américains
Nicolas Sarkozy a un double, qui s’appelle Barack Obama — Saïd Mahrane (Le Point)
Une fois de plus, une invention française est récupérée par les américains.
Les heures sombres de l’empire britannique
La vérité sur Lady Di ? Elle est taboue, elle est non-dite, elle est cachée, et pourtant dans certains milieux bien informés on la connaît parfaitement. Alors qui croire?
Mais ça, qui veut l’entendre ?
Preuuuumm’s
Il n’a jamais réussi à être le premier à répondre à la grande question du jeu-concours de Koh-Lantah (Dans l’émission que vous venez de voir, qui est sorti cette semaine?), il n’ jamais réussi à être le premier à faire un comm’ sur le blog de Laurel ou sur celui de maître Eolas, mais voilà la persérvérance a enfin payé.
Et réussir à faire gober à l’AFP que c’est vrai, ça paie encore plus.
Une précision envoyée par le secrétaire de l’Élysée suppléant, Régis Pouhareau : Bonjour. Votre dessin contient un détail qui mériterait d’être explicité. En effet, si Carla Sarkozy nomme son époux « Mon chou de Bruxelles » et non « Mon chou » comme tout le monde, ce n’est pas parce qu’il est vert mais parce que la France a pris la présidence tournante de la commission européenne, dont le siège est à Bruxelles. Il ne faut donc y voir aucune autre allusion. Faites le savoir à vos lecteurs.
Histoire absolument vraie
Le nom de mon héros importe peu. Si je vous le disais, vous l’oublieriez aussitôt – c’est un de ces noms transparents et interchangeables que l’on oublie – et du reste, il n’est parvenu à le dire à personne pendant le temps qu’a duré son aventure.
Jack Borel, en revanche, vous le connaissez sans doute. Artiste surdoué, généralement connu comme patron d’une maison de disques et d’un label, compositeur, interprète et parfois simplement animateur de soirées, Borel est un homme à tiroirs, quelqu’un qu’on découvre chaque fois différent de ce que l’on croyait savoir. On peu prendre ses ritournelles d’ascenseur simplettes au premier degré, mais il est aussi le roi du décalage, de la ringardise-faite-exprès et de l’imbécilité. Quand on croit ses excès sophistiqués, ils se révèlent naïfs et quand on doute de sa santé mentale, il s’avère être plein de jugeote et érudit jusqu’à la nausée.: qui, en dehors de ses parents, croirait qu’il est le fils d’un modeste couple de charcutiers de Besançon.?
Comme on dit pudiquement chez les artistes et peut-être ailleurs, Jack Borel est «.fâché avec la compta.». N’ayant jamais rien compris à la taxe sur la valeur ajoutée qui a d’ailleurs failli faire sombrer son affaire à ses débuts, il ne comprend pas mieux le concept d’abus de biens sociaux et pioche dans la caisse de sa société sans se soucier de ce que cela peut provoquer. Il a d’ailleurs perdu sa comptable la plus méritante lorsque celle-ci a compris que, en puisant sur son compte professionnel, avec ses cartes de paiement et ses chéquiers, Borel avait vécu plus de dix jours dans une maison close en Allemagne. Sur sa facture, on ne trouvait que des marques de champagne, des noms de filles et des mots dont personne ne voulait savoir le sens.: Nachsitzen, Hauspferd, Wohnturm. Une fois précédente, il était rentré de Breda en Hollande où il avait vécu près de deux jours entiers à ne se nourrir que de space-cakes et autres plats composés de marie-jeanne. En rentrant, rigolard, les yeux à la fois rouges et jaunes, il avait tendu la facture à sa comptable, tout fier d’expliquer comment il avait eu la présence d’esprit d’inviter un français ramassé sur le trottoir à partager ses excès : au milieu des fumées il s’était vaguement rappelé qu’il faut deux convives sur la facture d’un repas professionnel.
Il entretenait une maîtresse et une ancienne épouse qui avait trouvé un moyen sûr pour le faire chanter et à qui il devait, en conséquence, verser une pension alimentaire double. J’ignore si c’est son métier d’artiste qui fascine ou s’il sait prendre l’air sérieux devant un banquier, mais il est parvenu à contracter des emprunts en pagaille dans le seul but de mener grand train. Il est tellement insouciant qu’il ne ressent ni culpabilité des drames que cela causera ou cause déjà, ni même aucun stress.
Un concurrent jaloux avait sans doute dénoncé Jack Borel et c’est ainsi que le héros de notre récit, inspecteur des impôts, a sonné à la porte de Borel Sound un matin pluvieux. Il avait prévenu par un courrier qui n’avait jamais été ouvert si bien qu’on ne l’attendait pas.
La fille de l’accueil était très belle, elle aurait pu être mannequin, et habillée comme une Simone Veil pop, un tailleur en vichy vert fluo, des collants orange minium et une choucroute bleue façon Marge Simpson. Ses yeux étaient maquillés comme ceux des playmates des sixties, avec des faux cils longs comme des ailes de corbeaux. Pendant quelques secondes notre homme a douté de ce qu’il devait dire, de la manière dont il devait se présenter. Cette jeune femme à l’air blasé-amusé le paralysait, elle était impossiblement belle, tellement belle qu’il se demandait comment elle pouvait être à ce point insensible à sa propre beauté.
Il entrouvrir les lèvres pour s’expliquer, mais le timide son qui voulait sortir de sa gorge mourut sans combat lorsqu’une voix tonitruante d’homme hurla, d’en haut d’un escalier.: «.MOUROUSI.!.».
«.Mourousi Mourousi Mourousi, total Mourousi.!.». C’est Jack Borel qui parlait, montrant d’un doigt agressif notre contrôleur des impôts qui n’y comprenait rien. La jeune fille aux cheveux bleus, elle, comprenait : «.exactement.! C’est exactement ce que je me suis dit quand il est entré ! ».
Il fallait réfléchir vite. Mourousi, le seul Mourousi dont il ait jamais entendu parler c’était ce présentateur du journal… Oui, il avait un peu les mêmes lunettes à une époque, en écailles, sauf qu’il était bien plus myope et que ses lunettes à lui étaient épaisses celles des soudeurs. S’il s’était intéressé à la mode il aurait aussi remarqué que la coupe de son costume, sa chemise au col pelle à tarte et sa cravatte semblaient sortis d’un documentaire sur l’année 1980. Il voulut parler, se présenter, et peut-être qu’il avait vaguement émis un « je… » timide, mais l’état d’excitation de Jack Borel couvrait sa voix et l’empêchait de penser.
«.Mec, je ne veux même pas entendre ce que tu fais, je te signe direct, trois albums mec, trois albums signés aujourd’hui.». Il hurla en direction de l’escalier.: «.Un contrat !.». Une seconde très jolie fille dévalla l’escalier presque aussi vite, comme si elle avait attendu en haut le contrat à la main. Une minute plus tôt il était un modeste fonctionnaire des impôts, à présent il était complètement désorienté. Il se retourna vers Jack Borel, ce dernier pointait vers lui, avec un air de géomètre agressif, un téléphone dernier cri, qui émit un son enregistré de déclencheur Nikon. Il criait à son téléphone.: «.Houelby ! Houelby je t’envoie une photo d’un mec trop génial attends… Bon tu l’as, qu’est-ce que tu en dis.?.». Une voix nazillarde sortit du mobile et chacun pouvait entendre assez distinctement un cri : «.Mourousi.!.».
La suite fut une tournée des grands ducs de l’enfer qui dura trois jours. Régine, Castel, le 51, le 103, les Bains, le douze, le Palace, le 22, l’autre 22, la Grange, le Mouk, et puis dîner au Fouquet’s, petit déjeuner au Ritz, sommeils improvisés sur une épaule, sur des genoux ou contre un sein tiède et doux, il n’y eut bientôt ni jour ni nuit ni sommeil ni veille ni danse ni repos, tout se mélangeait dans un tourbillon de filles très belles et de caviar. Notre homme n’oublierait sans doute jamais sa nuit passée sur un lit pour dix sur lequel, outre lui-même, trois filles peu vêtues détruisaient des oreillers dans une bataille pour rire. Les plumes volaient dans toute la pièce.: c’est noël, pensa-t-il. Lui qui n’avait jamais embrassé une femme de toute son existence se vit embrasser goulûment un beau jeune homme travesti dont il n’était du reste pas sûr qu’il appartint à l’équipée de Borel. Borel, de son côté, s’éclipsait de longues heures en confiant notre homme à un humoriste passé de mode ou à une princesse sans trône. Il avait aussi posé pour des photos en studio devant un photographe apparemment très célèbre, et il s’en souvenait comme d’une sorte de rêve, tout comme il n’était plus sûr d’avoir véritablement rencontré Wiezman, Taddéi ou Lagerfeld. Au quatrième jour, il ne sentait plus son propre corps et, alors qu’il écoutait une maquette dans un studio d’enregistrement, il s’évanouit.
Il émergea dans l’atmosphère calme d’un hôpital où l’attendait un énorme bouquet jaune et une grande enveloppe. Dans cette dernière, son contrat, qui disait qu’il était lié à Borel Sound pour trois albums. Il reconnut sa propre signature. Le contrat ne parlait que de photographies et de représentations, il n’était pas question de musique, et c’était tant mieux, pensa-t-il, puisqu’il ne jouait d’aucun instrument.
Pendant les cinq années qui allaient suivre, il deviendrait donc l’image d’un nouveau chanteur de pop décadente, sous le nom incongru de Marie-Paul Pierre, astreint à participer à des shows télévisés en playback sur des compositions que Borel diffusait sous divers noms d’emprunts. Mais tout cela, il l’apprendrait plus tard. Il extrait aussi de l’enveloppe une quinzaines de photographies de format moyen qui le montraient, lui, dégoulinant de caviar, de femmes, noyé dans du champagne, rougeaud et une fois même vêtu de sous-vêtements féminins. Il ne comprit pas précisément que ces photos étaient destinées à la faire chanter, mais ce qu’elles impliquaient ne lui avait pas échappé : «.si mon chef voit ça….».
Après sa convalescence, il fit son rapport, rapport où il prescrivit avec indulgence un redressement fiscal symbolique. Quelques mois plus tard, il prit un congé sabbatique pour entamer véritablement sa carrière d’artiste. Le premier album eut des ventes prometteuses, un bon buzz, comme disait Borel. Le second déçut les Inrockuptibles, qui sont souvent déçus au second album des artistes dont ils se croyaient les découvreurs, mais le troisième, d’abord vendu exclusivement aux clients de la boutique Colette, vit un de ses titres servir de Jingle pour une émission de Canal+. La machine repartait et Borel établit un nouveau contrat, pour deux albums supplémentaires. Un peu avant la sortie de son quatrième album, intitulé Carpe coy carpe diem, sur la couverture duquel on voyait un poisson rouge flottant sur le dos, notre pauvre ami décéda, un couteau planté dans le ventre, dans les toilettes d’une boite de nuit, heureux sans doute.
Voilà comme on reçoit les inspecteurs des impôts, les créanciers ou les inspecteurs des mœurs chez Jack Borel.: très bien.
Suivant l’usage, les noms, les personnes et les situations ont été hypocritement modifiés afin de laisser croire que cette histoire est inventée.