Très cher Nicolas.
Il y a trois ans et trois mois, tu m’as promis que l’avenue des Champs-Élysées serait rebaptisée « Avenue Muammar Khadafi » et que les plaques et les panneaux de signalisation seraient écrits en arabe afin que j’arrive à les lire. Or on me signale que ce n’est pas fait, que non seulement les plaques sont toujours en caractères occidentaux décadents mais qu’en plus il n’y a pas écrit ce qu’il faut dessus. J’ai rempli ma part du marché, je t’ai accueilli dans ma tente dans ton jardin, j’ai acheté ta technologie nucléaire (gros doute, entre parenthèses, on me dit partout que les coréens faisaient mieux moins cher) et j’ai refilé les infirmières à une de tes épouses ainsi que convenu, alors je ne comprends pas bien. On en est où, là ?
Amicalement (pour l’instant),
M.K.
Très cher Muammar
Comme tu peux t’en douter, la France n’est pas un pays facile à gérer, entre ses trois-cent-soixante cinq fromages, ses trente cinq heures de travail et ses grèves perpétuelles… Le changement de nom d’une avenue pose des problèmes administratifs, on me dit que normalement tu devrais être mort depuis cinq ans et moi je devrais être maire de Paris. Enfin ça c’est la voie normale, si on veut respecter l’usage. Mais j’ai conclu une sorte de marché avec l’actuel maire de Paris qui me doit au moins un service. Il faut juste que je trouve le moment pour lui en parler, j’imagine qu’il va être surpris par l’idée. Mais bon ne t’inquiète pas je n’ai absolument pas oublié.
N.S.