Du local au global

Elle n’avait pas besoin d’un nouveau fer à repasser, mais son précédent a un problème de bouchon cassé, ce qui est sans aucune conséquence mais qui n’est pas agréable, car parfois, ça coule un peu.
Alors à ce prix-là, elle n’a pas résisté.

Bientôt, le supermarché qui l’emploie et où elle a acheté ce fer à repasser va la licencier, mais elle ne le sait pas encore. Les caissières vont être remplacées par des vigiles sans papiers payés sous le smic et employés par un sous-traitant crapuleux. Leur tâche sera de surveiller que les gens ne trichent pas à leur passage aux caisses automatiques.

Anne Lauvergeon : « Le Mox a de l’avenir »

La présidente d’Areva nous reçoit dans la zone rouge du réacteur de Fessenheim (bientôt renommée Trouduqheim, du nom d’un village voisin, afin d’échapper aux mauvais jeux de mots) où des compteurs Geiger-Müller chantent comme des grillons de l’arrière-pays niçois. Mon photographe s’inquiète : « ce n’est pas dangereux, ici, au moins ? » Anne Lauvergeon éclate d’un rire phosphorescent qui grille une mouche qui passait par là : « absolument pas ! Est-ce que j’ai l’air en mauvaise santé ? ». Dont acte : cette femme à poigne rayonne littéralement, et quand on éteint la lumière, elle rayonne encore plus car ses dents et le blanc de ses yeux brillent dans le noir.

Blogueur Influent : On parle beaucoup d’Areva en ce moment : La Libye qui ne vous a finalement pas acheté de centrales, le Japon qui demande de l’aide,…
Anne Lauvergeon : Je n’ai rien vu venir mais cette exposition est plutôt bénéfique au groupe, car d’un seul coup, tout le monde a besoin de nous ! Je n’ai pas trop de quinze doigts !
Il n’est pas tout à fait exact que nous n’avons rien vendu à Kadhafi car ce dernier a reçu douze tonnes d’échantillons de Mox.

B. I. : Ah oui ? Inquiétant, qu’est-ce qu’il peut faire de ce combustible ? Des bombes « sales » ?
A. L. : Je ne pense pas mais je peux me renseigner. Je pense surtout qu’il peut le revendre à la Corée du Nord, par exemple, et ce serait une bonne affaire : une fois ces douze tonnes utilisées, PyongYang sera bien forcé d’acheter du combustible supplémentaire.

B. I. : On dit que le Mox est un combustible sale…
A. L. : On fait tout pour salir notre réputation. On a dit aussi que le Vioxx donnait des ulcères, que le Viandox était trop protéiné, que le Botox donne une tête d’abruti… Si on prête attention à tout ce qui se dit des produits en « ox », on ne fait plus rien ! Le principe de précaution, c’est bien beau, mais au jour d’aujourd’hui, si on l’avait appliqué, la centrale de Fukushima ne serait pas en arrêt provisoire, elle n’existerait tout simplement pas ! Croyez-moi, le Mox a de l’avenir, les plus petits pays veulent développer une industrie énergétique ou un armement nucléaire, alors notre produit discount est extrêmement bien placé pour inonder littéralement le marché.

B. I. : Le gouvernement veut-il modifier l’approche du nucléaire en France ?
A. L. : Savez-vous que le gouvernement actuel rémunère ses employés chez pôle-emploi au nombre de radiations dont ils sont responsables ? On voit que les mentalités sont bien plus progressistes en France qu’au Japon où la société Tepco se fait reprocher ses radiations au lieu d’en être félicitée. On n’a pas le droit de jouer sur des peurs moyenâgeuses pour remettre en cause des choix qui font la puissance de notre pays.

B. I. : Areva est en passe de devenir une société privée. Lorsque l’état, en pleine opération de liquidation des bijoux de famille, n’aura plus la majorité de ses actions, qu’est-ce qui garantit que vous honorerez bien des contrats comme celui relatif à l’entretien du site de la Hague, par exemple ?
A. L. : Vous avez peur qu’on fasse comme la Générale des Eaux il y a quelques années, qui avait arrêté de s’occuper sérieusement d’eau pour investir dans le cinéma en augmentant ses tarifs afin d’encaisser le coût des prestataires extérieurs ? Je dois dire que je n’y avais pas pensé mais c’est plutôt une bonne idée !

B. I. : Mais…
A. L. : Ça suffit ! La France a le nucléaire le plus sûr de France, point-barre. Point-barre de combustible, même [elle rit, faisant trembler longuement la chambre de refroidissement].
Ceux qui vous disent le contraire sont des menteurs ou des écologistes.

Le pas beau Serge

Serge Dassault propose qu’on supprime « toutes les aides » (sécu, allocs, retraite, chômage, école publique, etc.), pour que l’état puisse se concentrer sur sa mission la plus importante : acheter des avions de merde à un gros con qui a dit qu’il faudrait que le droit du travail français s’aligne sur celui de la Chine populaire.

Ceci dit, l’assistanat, ça commence à bien faire.
Dans l’Essonne, un voyou payé à rien foutre par l’état français n’hésite pas à brutaliser une journaliste. S’il avait un boulot honnête, il ne ferait pas ce genre de choses.

Une loi pédagogique

Rions un peu.
Imaginons une loi votée en France dont l’application précèderait tout jugement, dont l’enquête sans preuve serait menée par des détectives privés salariés par des sociétés qui s’estiment spoliées et confiée ensuite à une administration potentiellement kafkaïenne. Ce serait bizarre non ?
Supposez une loi qui présume de la culpabilité de tous et pour laquelle il faudrait faire preuve de son innocence. Ce serait anticonstitutionnel, non ?


ll faut croire que cette loi n’est pas si fasciste car son décret d’application vient de passer et ses effets devraient se faire sentir incessamment.
Puisque je ne veux pas perdre mon job à TF1, comme ce malheureux jeune homme, je ne vais pas dire à quelle loi je pense, et je ne vais pas dire ce que j’en pense, et surtout pas à Françoise de Panafieu qui a la réputation d’être un peu cancanière !

Vers une république banana-stand ?

Selon Le Figaro du 25/07/2010, monsieur Patrice de Maistre nie avoir remis une enveloppe à Éric Woerth. En effet, si l’on en croit le cliché qui illustre l’article du fameux journal de droite :

Selon une personnalité proche du dossier, M. Woerth affirme que c’est totalement par hasard s’il a serré la main à mesdames Liliane Bettencourt et Claire Thibout à la Foire du Trône au moment du lancement de la campagne politique de Nicolas Sarkozy. Il n’en a d’ailleurs conservé aucun souvenir car, dit-il « dans mon métier, on est appelé à serrer de nombreuses mains » et, ajoute-t-il, « la légion d’honneur on la donne à n’importe qui, s’il fallait retenir tous les vendeurs de glaces et de frites de France et de Navarre… ».
Dont acte.

Olivier Assayas signe un biopic de Carlos

« Le film le plus sordide de l’année : Gaspard Noé l’a dans l’os » — Le Parisien/Aujourd’hui en France

« Glauque à souhait, à voir à jeun de préférence » — Le Journal du dimanche

« En fait je l’ai pas vu, vous êtes sûr que ça passe au cinéma ? » — Brazil

« Après Bienvenue chez les Chtis et La môme, qui osera dire qu’il n’y a plus de cinéma en France ? » — Télé 7 jours